Nos démocraties sont inondées de désinformation numérique. Cela influence l'opinion politique, fausse les résultats des élections et menace l'intégrité de l'autonomie gouvernementale enracinée dans un débat public rationnel. Ce phénomène accompagne un changement de paradigme sur les marchés de l'information alors qu'Internet remplace les médias traditionnels en tant que principal canal de distribution de l'information. Nous sommes maintenant à un point d'inflexion. Nos démocraties sont déchirées par l'abus de technologies autrefois annoncées libératrices. Nous devons concevoir une réponse politique publique pour orienter le développement technologique vers le bien-être de la société démocratique. Aucune solution unique ne peut modifier de manière significative les résultats. Seule une combinaison de politiques - toutes nécessaires et aucune n'étant suffisante à elle seule - donnera des résultats avec le temps. Nous avons élaboré ce programme politique au cours des 18 derniers mois - la Charte de la démocratie numérique. Fondée sur les recherches financées par l’ON et déjà bien accueillie par plusieurs gouvernements, nous espérons collaborer avec le Forum de Paris sur la Paix pour le faire avancer. Pour faire face à la nature mondiale de ce problème, nous avons besoin d’une réponse globale. Il faut qu'une dizaine de pays prennent en compte ces principes. Les techniques de désinformation ne connaissent pas de frontières et ont rapidement été adoptées par les autocrates, les extrémistes et les populistes du monde entier.