Nom du projet : Dialogue civil en période critique L’Organisation : L’initiative présentée par le MGIMO-Universite dans le cadre de la partie « Paix & Sécurité » du Forum. Le référent du projet : Artem Malguine, vice-recteur du MGIMO-Universite - Concept : Le dialogue des sociétés civiles dans des situations critiques est un mécanisme permettant de maintenir le minimum de connexions suffisantes entre les pays dans une situation critique. Le dialogue civil, en plus de sa propre valeur, est le mécanisme le plus important pour maintenir une connaissance minimale des pays les uns des autres et un canal pour diffuser des informations qui ne peuvent être transmises et perçues par les canaux officiels. Les dialogues civils peuvent survenir spontanément ou être initiés par les autorités. Dans ce dernier cas, ils doivent nécessairement, dès le départ, bénéficier d'un degré élevé d'autonomie et d'indépendance par rapport à l'autorité publique officielle dans le domaine de leurs activités. En cas de tensions diplomatiques, un dialogue portant sur des sujets importants mais déconnectés des enjeux immédiats, conduit par des personnalités reconnues et entretenant entre elles des relations de respect réciproque, permet de maintenir un certain niveau de confiance. Le dialogue civil dans une période critique peut être construit autour de ceux qui sont neutres, "éternels", mais qui entraînent un grand nombre de participants des deux côtés. La pratique des dernières décennies a montré que le sujet du dialogue peut souvent être une histoire commune mais complexe des deux pays ou de certains de ses sujets. D’un côté, un dialogue sur des sujets historiques élimine la tension psychologique dans les sociétés antagonistes et, de l’autre, crée la capacité des deux parties à parler de sujets complexes. L’aptitude à s’exprimer sur des questions complexes est ensuite utilisée par les sociétés et les élites des deux pays pour interagir et sur des sujets de relations bilatérales plus pertinents que l’histoire. L'Université MGIMO, ses professeurs et ses chercheurs ont participé à un certain nombre de projets de dialogue civil sur l'histoire commune et les questions d'actualité. Des groupes de dialogue et des forums liés à l’Université ont touché et affecté les relations russo-japonaises, russo-allemandes, russes-slovaques et russo-tchèques. La plus célèbre était l'activité du groupe russo-polonais sur les questions complexes, dirigée par le recteur Anatoly Torkunov et le professeur et diplomate Adam Rotfeld. - Référence : L’exemple du groupe russo-polonaisa permis d’aborder des sujets sensibles dans la mémoire des deux peuples, tout en renouvelant les formes habituelles des échanges entre Moscou et Varsovie. Le groupe, qui a travaillé activement pendant huit ans, a commencé ses travaux par la création d’un catalogue des problèmes des relations bilatérales entre la Russie et la Pologne, très importants pour la conscience publique et la réflexion historique. Les problèmes ont été abordés lors de conférences, d’événements publics, d’entretiens télévisés, de plusieurs ouvrages communs en russe et en polonais. L'élément central était une monographie dans laquelle des paires d'auteurs russes et polonais ont révélé tous les problèmes et les crises les plus importants des relations entre les deux pays au XXe siècle. Le livre a été publié en russe et en polonais, et est entré dans toutes les bibliothèques et les magasins des deux pays. Les activités du groupe ont abouti à l'adoption de décisions judiciaires en Russie qui ont condamné la politique stalinienne de terreur et d'agression contre la Pologne, en particulier en relation avec la tragédie de Katyn. Les questions historiques ont été retirées de l'agenda des relations politiques entre les deux pays. - Perspective : le Dialogue de Trianon, lancé par les présidents Macron et Poutine en mai 2017, correspond à la même logique. En dépit des difficultés politiques du moment, le Dialogue cherche à multiplier les contacts entre des représentants qualifiés des sociétés civiles, entretenant entre eux des liens de respect et de confiance, et cherchant à identifier des sujets d’avenir pour coopérer, comme la ville du futur ou l’éducation. - Mise en œuvre : le Mgimo présenterait un stand. Sur le stand, il y aura un débat avec la participation de ceux qui faisaient partie du groupe russo-polonais sur des questions complexes et qui sont membres du Conseil de coordination du Dialogue de Trianon. Anatoly Torkunov, recteur du MGIMO, co-président du groupe russo-polonais et co-président du dialogue de Trianon; Ambassadeur Pierre Morel, co-président du Dialogue de Trianon, Dr. Katarzyna Pelczyińska-Nalecz, membre du groupe russo-polonais, ancien ambassadeur de Pologne en Russie; Vladimir Grigoriev, membre du Conseil de coordination du Dialogue Trianon, et auparavant membre du groupe russo-polonais; Artem Malgin, vice-recteur de MGIMO, membre du groupe russo-polonais et coordinateur des projets du Dialogue de Trianon; Thomas Gomart, directeur de l'IFRI et membre du Conseil de coordination du dialogue de Trianon. Alexander Orlov, ambassadeur, secrétaire exécutif du Dialogue de Trianon, et Tatyana Kastueva-Jean, directrice des programmes russes de l'IFRI, Artem Malgin, vice-recteur de MGIMO interviendront sur le stand les jours suivants du forum. Le stand sera décoré de photos et d'illustrations relatives aux activités du groupe russo-polonais sur des questions complexes, au Dialogue de Trianon et à l'histoire des relations civiles entre la Russie et la Pologne, la Russie et la France. En bref, il fournira des informations sur le MGIMO, en tant que centre de recherche et de l'éducation française et européenne, sur les projets communs universitaires MGIMO et SciensePo, HEC, ICN Nancy, contacts pluriannuels MGIMO - IFRI. Le stand présentera des publications du groupe russo-polonais, des documents sur les activités du Dialogue Trianon.